Bâle vs IFRS 9 : deux logiques complémentaires
- Linda Matsing
- 22 juil.
- 1 min de lecture

1. Objectif principal : sécurité vs transparence
Bâle (accords internationaux de régulation bancaire) impose aux banques de détenir un capital suffisant pour absorber des pertes éventuelles. Ce cadre vise à protéger la stabilité du système financier, même face à des pertes inattendues.
IFRS 9, norme comptable, demande à la banque de provisionner de façon anticipée les pertes qu’elle estime probables (ECL — Expected Credit Loss), afin que ses comptes reflètent la réalité économique du risque.
2. Principales mesures et modélisation
Les deux approches s’appuient sur les mêmes fondamentaux :
PD (Probability of Default) : probabilité que l’emprunteur fasse défaut
LGD (Loss Given Default) : part de perte en cas de défaut
EAD (Exposure at Default) : montant exposé au moment du défaut
capital réglementaire ≈ 8 % × (PD × LGD × EAD)
provision comptable = ECL = PD × LGD × EAD (sur 12 mois ou durée de vie selon le niveau de risque)
3. Temporalité et horizon
Bâle utilise principalement une horizon de 12 mois PD et se concentre sur les pertes inattendues, en adoptant souvent une approche « à long terme » (through-the-cycle).
IFRS 9 différencie plusieurs étapes :
Stage 1 : provision sur 12 mois
Stage 2 et 3 : provision sur la durée de vie du crédit si le risque s’est significativement dégradé ou s’il est déjà en défaut
4. Pourquoi ces deux mondes coexistent et comment ils se relient
Bâle garantit que la banque dispose de capital pour résister à des pertes, même en situation de crise.
IFRS 9 oblige la banque à prendre en compte dès maintenant les pertes attendues, ce qui peut réduire ses résultats comptables mais rend plus lisible le vrai niveau de risque.



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